Dans un monde où la modernité tend à uniformiser les habitudes alimentaires, il est essentiel de préserver et de célébrer nos trésors culinaires locaux. Parmi ces joyaux figure un plat emblématique de la culture soninké : le foutou (comme on l’appelle dans la région de e la région du Guidimakha) ou Houto.
Originaire de d’Afrique de l’ouest, ce mets traditionnel incarne l’héritage culturel et culinaire des soninkés. A ne pas confondre avec le couscous sénégalais (thiéré), à base de farine de mil.
Qu’est-ce que le Fouto ?
Le mot « fouto » signifie littéralement « couscous » en soninké. Il désigne un plat préparé à base de semoule, généralement de maïs ou de blé, travaillée avec soin pour obtenir une texture fine et légère. Ce couscous est ensuite accompagné de diverses sauces, riches et variées, qui apportent une profondeur de saveur unique.
Parmi les sauces les plus populaires :
- La sauce « molé » ou « morondji » : Une préparation onctueuse à base de pâte d’arachides et de haricots secs (ou haricots cornille), offrant une combinaison équilibrée de protéines et de saveurs.
- La sauce claire : Un bouillon léger composé de légumes et de viande, parfait pour sublimer la semoule sans l’alourdir.
- La sauce déré : Une sauce à base d’épinards hachés ou encore de feuille d’haricots, qui apporte une touche végétale et savoureuse.
Le Fouto est bien plus qu’un simple repas ; il est profondément enraciné dans la culture et les traditions soninké. Ce plat est souvent préparé pour des occasions spéciales telles que les mariages, les dîners familiaux ou les célébrations communautaires. Il évoque les souvenirs d’enfance, les moments de partage et l’hospitalité chaleureuse des foyers soninkés.
Le savoir-faire nécessaire à sa préparation, transmis de génération en génération, est une véritable démonstration de patience. La semoule est roulée et tamisée à la main, un processus qui exige du temps et de l’habileté, mais qui garantit une texture parfaite.
Les Bienfaits du Fouto
Au-delà de son goût exquis, le Fouto présente de nombreux bienfaits nutritionnels :
- Riche en fibres et en glucides complexes : La semoule de maïs ou de blé constitue une excellente source d’énergie durable.
- Une alimentation équilibrée : Les sauces à base de légumes, de viande, et parfois de légumineuses, offrent un apport diversifié en protéines, vitamines et minéraux.
- Adapté à tous : Ce plat peut être personnalisé pour répondre à différents besoins alimentaires, en variant les ingrédients ou en remplaçant certains éléments pour des options végétariennes ou sans gluten.
Préserver un Patrimoine Culinaire
Cependant, le Fouto fait face à un défi de taille : la modernité et le manque de temps poussent les jeunes générations à délaisser ce plat au profit de recettes plus rapides. Ce désintérêt risque de faire disparaître un savoir-faire ancestral pourtant si précieux.
Préparer et partager le Fouto, c’est perpétuer un héritage, c’est transmettre des valeurs de patience, de partage et de respect des traditions. Pour préserver ce trésor culinaire, il est essentiel de sensibiliser les jeunes et d’encourager la transmission de ces techniques dans les foyers soninkés et au-delà.
Le Fouto couscous soninké est bien plus qu’un simple plat ; il est le reflet d’une culture, d’une histoire et d’une identité. En le redécouvrant et en le partageant, nous participons à la valorisation d’un patrimoine culinaire unique. Alors, prenons le temps, apprenons et transmettons ce savoir-faire pour que le Fouto continue de rassembler les générations autour de la table.
Rappelons-nous que dans chaque grain de semoule roulé avec soin réside une histoire, une mémoire et une fierté.
Pour 8/10 personnes :
Divisez les quantités en deux, si besoin car ce plat est un plat que lon prepare généralement en grande quantité. La semoule peut se congeler et se conserve plusieurs jours au frais.
- 1 kg de semoule de maïs ou de blé fine
- 50 g de tarayé (molokheya)
- 500 ml d’eau
Première étape de cuisson
- Faites chauffer un grand volume d’eau dans votre couscoussière. La cuisson du fouto est assez longue.
- Humidifiez la semoule. Elle doit être légèrement imbibée, mais pas trempée. Travaillez la semoule à la main et egrainer au maximum.
- Disposez un tissu en étamine propre ou une feuille de sopalin au fond de la couscoussière pour éviter que la semoule trop fine ne passe par les trous, et cela facilitera également son retrait plus tard. Placez ensuite la semoule dans la couscoussière.
- Faites cuire à la vapeur pendant 30 minutes.
- Retirez la semoule de la couscoussière, laissez refroidir à l’aide d’une grande cuillère. Cela aidera aussi à casser les boules formées pendant la cuisson.
Deuxième étape de cuisson
- Ajoutez de l’eau à la semoule, petit à petit, pour l’intégrer uniformément. Cette étape doit être faite à la main, car c’est au toucher que vous jugerez s’il faut ajouter plus ou moins d’eau. Travailler la semoule en la frottant entre vos mains.
- Passez à l’étape du tamisage. Choisissez un tamis de diamètre moyen pour tamiser la semoule et éliminer les boules restantes.
- Disposez à nouveau le tissu ou le sopalin dans la couscoussière, puis faites cuire à la vapeur pendant 30 minutes supplémentaires.
- Retirez la semoule, laissez refroidir et, comme à l’étape 1, cassez les boules restantes.
Troisième étape de cuisson
- Ajoutez encore de l’eau petit à petit dans la semoule refroidie et égrainez bien la semoule.
- Passez de nouveau la semoule au tamis pour éliminer les boules restantes.
- Ajoutez le tarayé ou l’épice molokheya à la semoule et mélangez bien.
- Remettez la semoule dans la couscoussière et faites cuire à la vapeur pendant 30 à 40 minutes supplémentaires.
J’ai passé le couscous 2 fois dans la couscoussière avant d’ajouter le molokheya, mais vous pouvez le faire 3 fois en procédant comme à l’étape 2.